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Un Monde Parfait ou l'abolition de la loi de Murphy
Un Monde Parfait ou l'abolition de la loi de Murphy
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13 février 2006

Série noire pour la tauromachie

"La République des Pyrénées", lundi 13 février 2006


Drame sanglant hier après-midi aux arènes de Samadet (Landes) où le spectacle a pris des allures de carnage inattendu. Federico Gomez, "El Blero", qui avait également gagné le surnom de Prince des toreros au cours d'une éblouissante carrière de quinze années auréolées de la gloire de 853 combats victorieux, n'a pas survécu aux blessures que le taureau en furie lui a infligées. Il s'est éteint ce matin au C.H.U de Bordeaux au terme d'une nuit de souffrances et de douleurs que les médecins ont tenté en vain d'apaiser.

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Federico Gomez, dit "El Blero"

Rien ne laissait présager de l'incroyable déroulement des événements d'hier avant que ne débute la corrida sous les regards friands des centaines d'aficionados impatients. Pourtant, moins de dix minutes après l'entrée des picadors, un premier accident inimaginable se produit : le cheval affolé de Diego Grocono jette son cavalier à terre après une ruade incontrôlable. L'équidé échappe ainsi de justesse à l'assaut du taureau qui choisit alors de reporter sa hargne sur l'humain à terre.

Trois peones se précipitent à son secours mais la colère du bovidé prend des proportions insoupçonnables - compte tenu des calmants préalablement administrés à l'animal - et en quelques secondes les quatre hommes se retrouvent couchés au sol, se protégeant tant bien que mal contre les coups de cornes meurtriers.Des banderillos et d'autres piqueros sont alors envoyés précipitemment : le spectacle doit continuer. Dans les rangs des spectateurs on est partagés entre incrédulité et fascination tandis que le sable de l'arène se teint en rouge. Les cris, d'horreur ou d'excitation, emballent à nouveau les chevaux qui dans d'indescriptibles mouvements de panique éjectent ceux qui les montent. Le bovidé charge aussitôt les cavaliers tombés et éventre gravement l'un deux.
C'est dans cet horrible bain de sang que surgit alors El Blero, brandissant son épée avec la ferme intention de mettre un terme à cette débâcle. Le public trouve encore l'enthousiasme d'acclamer son apparition et Gomez, se tournant vers lui pour le saluer comme il en a l'habitude, rayonnant dans son habit de lumière encore immaculé, n'a plus le temps d'esquiver les cinq cents kilos de muscles qui fondent sur lui.
Encornée, soulevée du sol et projetée comme un vulgaire paquet de linge sale, la légende vivante de la tauromachie est bientôt piétinée par les sabots de l'animal démoniaque. Des spectateurs sautent dans l'arène pour lui venir en aide : tous seront fauchés par le bovin enragé dont la course folle ne s'arrêtera que sous une pluie de balles tirées par des policiers.
Quatre morts, dont le plus grand torero de tous les temps et huit personnes très gravement blessées, tel est le macabre bilan établi au lendemain de ce dimanche maudit.
Ce tragique épisode s'inscrit étrangement dans une suite inédite de catastrophes qui frappent de plein fouet le milieu de la corrida depuis quelques semaines : rappelons l'accident mortel d'Arles en janvier ayant coûté la vie à 3 personnes dont Juan Conardez, El Enculo, ou celui de Madrid, qui fut fatal à José Merdoso, El Sancouillo ainsi qu'à onze personnes du public.
Ces événements ont conduit les parlementaires français, espagnols et portugais à travailler en collaboration sur un projet de loi visant à abolir définitivement la corrida malgré les vives contestations des organisateurs.

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Commentaires
J
je te soutient federico gomez, à 100%. Si tu veux en parler va sur VDM. :)
S
Au hasard de mes pérégrinations sur le web, quel plaisir de lire cet article, 853 combats et celui de trop, Bravo au toro !
F
ce sont ces moments là qui me font aimer la tauromachie. Il l'a cherché, et pour une fois le taureau a gagné.<br /> Ces beaux moments de gloire n'arrivent que trop peu
A
Merci pour toutes ces bonnes nouvelles...
H
Complétement crétin et totalement jouissif.
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